Après une interruption de quelques semaines liée aux différentes actualités de l’aéroclub, c’est avec empressement que nous retrouvons notre équipage préféré qui nous embarque pour leur périple de l’autre côté de la Manche.
Dans les pas des héros de la 2nd guerre mondiale
Comme tous les matins, le rituel est le même. A peine réveillé, c’est la consultation des prévisions météo du jour. L’analyse est vite faite : impossible de rentrer en France en raison de violents orages. A partir de là, soit nous passons la journée à Brighton à tenter notre chance aux machines à sous du « Pier », soit nous allons quelque part en Angleterre en nous éloignant de la côte sud qui va être progressivement recouverte de nuages. Le choix est vite fait. Au nord de Londres, il y a le terrain de Duxford qui héberge un musée dédié à l’aviation, principalement entre la 2nd guerre mondiale et la période de la guerre froide.
Après un départ de Shoreham, retardé en raison des premières pluies qui arrosent le sud de l’Angleterre, nous voilà en train de contourner Londres, cette fois par l’ouest. Nous prenons nos distances par rapport au terrain de Gatwick, d’Heathrow et leur trafic commercial incessant. Un moment, les méandres de la Tamise nous servent de guide. Nous survolons la ville de Reading et son festival de musique.
Au bout d’une heure, le terrain de Duxford est en vue. Le trafic aérien est dense. Des avions au décollage, un autre en tour de piste. Les messages passés à la radio sont nombreux et rapides. Encore une arrivée qui ne va pas manquer d’actions. Cette fois-ci pas de passage à la verticale du terrain. C’est une intégration en « vent arrière, main gauche, piste 24 gauche ». En final, nous sommes n° 2 et rattrapons doucement mais surement le n°1. A ce rythme, il n’aura pas libéré la piste et nous nous préparons à faire une remise de gaz. Le n°1 atterrit, roule et … tourne directement à droite pour couper la piste en herbe, nous permettant ainsi d’atterrir sur la piste en dur. Une fois posé, nous nous rendons compte que l’avion précédemment devant nous est l’un des nombreux avions de collections qui volent toujours à Duxford. Autour de nous ce sont d’authentiques Spitfires, De Haviland qui emmènent les passagers qui en ont les moyens. C’est génial d’avoir voler avec ces avions autour de nous.
Nous déjeunons à la cafétéria du musée. Il n’y a à pas dire. Les anglais ont encore beaucoup de progrès à faire en termes de qualité gustative de leur cuisine. Mais pas grave, au moins nous avons le ventre plein pour entamer la visite des hangars. La liste des avions que nous admirons serait trop longue à vous énumérer. C’est un réel plaisir de déambuler dans les allées de ce musée parfois en passant sous les avions. Pour faire simple, imaginez des enfants de 10 ans dans un immense magasin plein de jouets. Eh bien, c’est nous !
Après plusieurs heures de visites, nous prenons un taxi, direction la ville universitaire de Cambridge pour y passer la soirée. Visite touristique de la vieille ville. Dans quel pub pourrions-nous dîner ? Bien évidemment cela ne peut être que « The Eagle ». Ouvert en 1667, c’est l’un des plus vieux pubs de la ville. C’est là que la découverte de la structure en double-hélice de l’ADN a été célébrée par les scientifiques James Waston et Francis Crick. Découverte qui bouleverse encore de nos jours le monde de la biologie et de la génétique. The Eagle a aussi été le point de rassemblement de centaines de pilotes de la RAF pendant la seconde guerre mondiale. Ils ont inscrit sur les murs et plafond, des messages, le logo de leur escadrille, parfois leur nom. La tradition perdure encore mais encore faut-il être pilote militaire pour être autorisé à écrite sur le mur. C’est alors que Nikola, qui meurt d’envie de rentrer dans l’histoire de ce pub, sort sa carte de l’Armée de l’air française. Devant tant d’enthousiasme la barmaid lui remet avec un grand sourire « Le Feutre » qui permet d’écrire sur le mur. Pas facile de de trouver une petite place pour écrire, mais Nikola y parvient. Niko, c’est promis de revenir dans quelques années, lorsqu’il sera officier pour inscrire son grade devant son nom. Nous lui souhaitons de tout cœur de pouvoir tenir cette promesse.