L’historique

Les grandes dates et manifestations

Texte et photos: Copyright Jacques Moriceau

L’aérodrome de Saint André de l’Eure existait déjà avant la dernière guerre mondiale, mais c’est au cours de celle-ci que deux pistes en dur de 1600 m de long furent construites par les Allemands. Il fut utilisé en particulier par l’escadrille Von Richthoffen et Pierre Clostermann retrace l’une de ses missions sur cet aérodrome dans son célèbre livre « Le grand cirque ».

La naissance du CASA

C’est à partir de 1957 qu’une activité aéro-club s’est développée à Saint André de l’Eure.
Raoul Moriceau, jeune instructeur de l’Aéro-club de l’Eure (ACE), proposa de créer une section qui exercerait son activité sur l’aérodrome de Saint André de l’Eure en dehors des heures d’activité militaire. Raymond Lhériau, maire de Saint André et constructeur amateur de son propre Jodel 112 (F-PHLS), se montra très favorable à cette initiative.

Piper bi-place J-4 de 65 cvEn 1959, la section de l’ACE (12 membres au total !) décide d’acheter son propre avion afin d’être plus autonome. L’occasion se présente sous la forme d’un Piper bi-place J-4 de 65 cv (F-BFQS) qui sera malheureusement détruit un an plus tard. Premier gros problème pour la jeune section !

Raymond Lhériau met alors gracieusement son Jodel personnel à la disposition du petit groupe pour ne pas stopper l’activité. Le Jodel F-PHLS, construit en 1956, est toujours vaillant au CASA.

Le 7 février 1960 que le Club Aéronautique de Saint André est officiellement créé, Raymond Lhériau en devenant le premier président. L’assemblée générale constitutive se tient au café-restaurant des Authieux ‘Chez Charlotte’.

Jodel 112MS 880BEn 1961, le CASA décide de construire un Jodel 112 (F-PKFL) et de commander un MS 880B (F-BKTM) tout neuf grâce à l’avance de fonds de ses membres. A partir de cette date l’activité et le nombre de membres va régulièrement croître.

RF4 monoplaceEn 1967, le club reçoit son premier RF4 (F-BORE), monoplace très performant (180 km/h avec 40ch) équipé d’un train rentrant.Il permettra à de nombreux membres de voler à des conditions particulièrement intéressantes.

En 1970, le CASA utilise 4 avions et dépasse les 1000 heures de vol pour la première fois.
En 1975, Raoul Moriceau succède à Raymond Lhériau comme président tout en restant chef-pilote.
En 1978, le CASA, poursuivant sa progression, atteint les 2000 h. La flotte du club comprend alors 7 appareils (3 Jodel 112, 1 RF4, 1 Rallye 880 et 2 DR400). Le nombre de membres est de 124 et 3 instructeurs dispensent les cours.

En 1982, Jean Dubois, nommé chef-pilote en 1980, devient président. Il organise la mise en place d’une unité d’entretien agréée avec embauche par le club de Michel Cavin, responsable technique de l’entetien des avions. Durant les quelques années qui vont suivre, les deux Jodel en CNRA seront entièrement révisés par Michel Cavin, ainsi que le RF4. Un second Rallye 880 sera acheté quasiment neuf.

h5rC’est en 1985 que Raoul Moriceau reçoit des mains du président de la FNA, la médaille de l’Aéronautique. Cette prestigieuse distinction récompensait les années consacrées à la création du CASA, son fonctionnement, mais aussi l’implication de Raoul Moriceau à l’UR5 et au comité directeur de la FNA.

En 1986, Jean-Marc Renout devient président, le nouvel atelier est inauguré la même année, aménagé dans les anciens locaux du CEV, mis à disposition du CASA par l’Etat. Les travaux d’aménagement des autres locaux (bar, salles de cours et de réunion) sont réalisés par les membres durant cette période. Jean-Marc Renout est obligé de quitter la région en 1988 pour raisons professionnelles. Alex Labouchère lui succède. Michel Cavin est alors embauché à temps plein pour entretenir les neuf avions du CASA (3 D112, 1 RF4D, 2 MS880, 2 DR400/120 et 1 DR400/160).

En 1992, Pierre Pruske succède à Alex Labouchère. Le CASA compte 150 membres. Entre 1993 et 1994, le club ramènera le nombre de ses avions à sept tout en cherchant à homogénéïser son parc pour réduire les frais de maintenance.

En 1997, Jean Vitrey devient président du club. Il marque son passage en cherchant à réduire les dépenses pour obtenir une stabilité du prix des heures de vol et le maintien de l’activité en dépit des hausses importantes de l’essence.

En 2001, Jean Vitrey laisse les commandes du club à Jean Seigneuret.

Les fêtes aériennes du CASA

A partir des années 1980, le CASA commence à organiser des manifestations pour se faire connaître. Il s’agit au début de journées portes-ouvertes, complétées plus tard par des présentations d’avions du Club ou construits par les amateurs de la région et associées à des baptêmes de l’air. Après ces mises en jambes, le Club s’est lancé dans l’organisation de meetings avec entrées payantes, ce qui nécessitait la mise sur pied d’un véritable programme avec les prises de risques financiers associés.

25 mai 1985 – L’avion des Têtes Brûlées en vedette

warbirdwarbirdEn 1985, le CASA s’offre son premier warbird (une folie pour bon nombre de membres du CA) : il fait venir d’Angleterre le seul Corsair volant en Europe. Chasseur américain de la guerre du Pacifique, le Corsair était popularisé par le feuilleton télévisé de l’époque « Les Têtes Brûlées ».

affiche fête aérienne mai 1985Grosse affluence pour voir l’avion de Pappy Boyington, mais l’avion restera cloué au sol au moment de sa présentation après avoir cassé son démarreur. Réparé la semaine suivante par son propriétaire et Michel Cavin, Lyndsay Walton (un industriel britannique fabricant de chips de pomme de terre) rentrera en Angleterre après quelques passages au-dessus du collège de Saint André pour essayer de faire oublier leur déception aux enfants (…la classe britannique!).

18 et 19 juin 1988 – Concorde à Saint André !

Concorde à Saint AndréEn 1988, le CASA décide de frapper un grand coup : il achète deux vols Concorde à Air-France qui sont ensuite revendus à prix coûtant, uniquement pour faire la promotion du futur meeting aérien.Les candidats sont nombreux et toute la presse régionale se fait l’écho de l’opération. 200 personnes auront ainsi l’occasion de voler en supersonique pour 1.500 F, passage du mur du son et transport Saint-André-Roissy compris. Passage Concorde à Saint AndréOrganisé sur deux jours, le programme du meeting est alléchant : courses d’avions Formule 1 autour de pylones, passage à trois reprises du Concorde d’Air France, piloté par Edouard Chemel qui fit partager au public son plaisir de présenter le Concorde à Saint André, voltige avec plusieurs membres de l’Equipe de France, présentations d’avions de l’Armée de l’Air et de l’Aéronavale, et présentation de plusieurs avions de collection français. Toute l’organisation était prise en charge par les membres du club et les choses ne furent pas de tout repos, notamment pour ceux chargés d’encaisser les entrées et de faire garer les voitures sur les parkings.

warbirdLes courses de racers en circuit fermé furent une découverte pour beaucoup de monde et quel spectacle! Organisées avec brio et précision par l’APAF (Association des Pilotes d’Avions de Formules), les trois manches disputées sur un circuit fermé entièrement situé sur l’aérodrome constituaient un spectacle à couper le soufle. Dans les lignes droites précédant les virages, les Anglais menaient la course devant les Français en volant à quelques mètres du sol et à plus de 300 km/h sur leurs bolides de 100ch seulement.Affiche courses d'avion

28-29 mai 1994 : « Les Ailes de la Liberté®»

Affiche "Les Ailes de la liberté©"Après le meeting de 1988, le CASA prendra le temps de souffler avant de se lancer dans sa plus grande opération jusqu’à ce jour. Il fallait trouver un thème capable de mobiliser les membres du club et les partenaires potentiels. « Les Ailes de la Liberté®» fut une réelle aventure pour le CASA.

Décidée dès 1992, la manifestation célébra avec éclat le 50 ème anniversaire du débarquement de Normandie. Tout le CASA (membres, famille et amis, en tout plus de 200 personnes) s’est mobilisé pour que l’organisation et le déroulement de la manifestation soit à la hauteur de ce 50ème anniversaire.

Un meeting où les présentations en vols d’avions d’époque disputaient la vedette à celle des véhicules terrestres, des expositions de photos prises à la libération, les maquettes radio-commandées des clubs modélistes de Saint André et Conches, etc.

B25Grâce à des contacts pris dès 1992, Jacques Moriceau, secrétaire général de la Fédération Française des Aéronefs de Collections, avait réussi à faire venir une quinzaine de pièces rares d’Angleterre, de Belgique et d’Allemagne en plus de celles disponibles auprès de trois grands collectionneurs d’avions français.

historiqueLes effets pyrotechniques simulant les bombardements de l’aérodrome avaient été confiés à l’équipe (entièrement féminine) de La Ferté-Alais et le résultat créa la surprise chez les spectateurs. A chaque passage du B 25 accompagné des 2 Mustangs, c’était gerbes de feu et impacts de rafales sur la piste de Saint André.

La reconstitution du terrain américain de campagne avait été réalisée par des collectionneurs de véhicules militaires en uniformes et bivouac pour le week-end. Les Mustangs et Piper-Cub complétaient le décors en donnant vie à l’ensemble lors de la mise en route de leur moteurs.

Reconstitution d'un terrain américain de campagneJean-Claude Narcy, voisin très proche de l’aérodrome, nous fit un cadeau inespéré en ouvrant le 13h de TF1 du samedi avec un direct sur la répétition de la présentation de la forteresse volante B17.
historiquehistoriquePierre Pruske, président du CASA à cette époque, su mettre en valeur le projet suffisamment longtemps à l’avance auprès du Conseil Régional de Haute-Normandie, du Conseil Général de l’Eure, du Comité Départemental du tourisme, la commune de Saint André et La Poste pour que celui-ci soit pris en considération et le soutien sans faille de ces partenaires fut à la hauteur des risques pris par le CASA, organisateur de la manifestation.

historique« Les Ailes de la Liberté® » fut saluée par la presse spécialisée comme l’une des manifestations commémoratives les plus réussies au plan national. La photo des principaux responsables de l’organisation prise le soir du 29 mai, les montrent satisfaits et soulagés que tout se soit passé comme prévu.

De gauche à droite, Jean Dubois, directeur des vols pendant les 2 jours, Michel Bénichou (rédacteur en chef du Fana de l’Aviation) qui assurait les commentaires, Jean Huline, trésorier du CASA, Jacques Moriceau, secrétaire général du CASA et Pierre Pruske, président du CASA arborent tous un sourire mérité.

Les années 2000…

DA20En 2001, Jean Vitrey laisse les commandes du club à Jean Seigneuret. Sous sa présidence, le CASA cherchera à améliorer sa communication et le site internet du club sera créé et mis en service en mars 2003. Le cadre d’accueil sera aussi amélioré grâce à la réfection de la grande salle du club et du bar. Des journées Porte Ouverte sont organisées en septembre 2003, mai 2004, pour améliorer le contact avec les élèves-pilotes potentiels. La même année un partenariat avec le Conseil Général de l’Eure est mis en place pour former les élèves du lycée Geoges Dumézil de Vernon au Brevet d’Initiation Aéronautique, puis au Brevet de Base. Jean Seigneuret reçoit la médaille d’or de la FFA en septembre 2004.

En septembre 2004, Luc Bertucchi succède à Jean Seigneuret. Le club passe commande d’un Katana DA20 pour répondre au désir des membres du club de voler sur des avions plus modernes. L’avion est baptisé Raoul Moriceau, décédé en 2000, en mémoire de celui qui créa le club en 1960 et prodigua son instruction pendant plus de 40 années au CASA.

En mai 2005, le CASA renouvelle ses opérations Porte Ouverte. C’est aussi cette année-là que l’état concède la gestion de l’aérodrome à la commune de Saint André de l’Eure. Le CASA est désigné sous-gestionnaire pour l’activité aéronautique de la plateforme.
En 2007, le DR 400/160 F-BUSE est vendu à l’aéroclub de Bernay pour être remplacé par un modèle plus performant.

En juin 2008, le remplacement du DR400/160 est assuré par un DR400/180 trouvé en Allemagne et livré au club en septembre 2008. Après avoir été utilisé quelques semaines sous son immatriculation allemande, sa francisation est confiée par une société de La Rochelle. C’est aussi à cette période que Michel CAVIN, mécanicien salarié chargé de l’entretien des avions depuis plus de trente ans, prend sa retraite. L’entretien des avions est dorénavant assuré par Merle Aéro-Service, station d’entretien située sur l’aérodrome.

En juin 2011, le CASA fait l’acquisition d’un deuxième Katana (DV20) afin d’offrir à ses membres la possibilité d’utiliser au moins deux avions de chaque type. La flotte se compose alors de 8 avions : 2 Jodel D112, 2 Katana DA/DV20, 3 DR400/120 et 1 DR400/180.

En 2012, Philippe Verhulst succède à Luc Bertucchi à la présidence du CASA. Jacky Merle prend sa retraite et Luc Bertucchi reprend l’atelier Merle Aéro-Service qui devient Maintenance Aéro Service.
Avec 33 pilotes participants et près de 38 heures de vol dans la même journée, le CASA décroche le premier prix du « Jour le Plus Long » organisé par la FFA. Mais en novembre 2012, le DR400 F-GSBE fait un atterrissage en campagne suite à un givrage du carburateur. Heureusement, Bernadette Cariou, chef pilote du CASA, réussit à le poser en 103 mètres, sans une égratignure ni pour l’avion ni pour les occupants. Mais il faudra démonter l’avion et le faire transporter sur l’aérodrome du Mans pour lui permettre de repartir.

De 2013 Patrick Sonrel succède à Philippe Verhulst à la présidence du CASA. L’aventure continue…

En 2015 , Alain LEMEUNIER succède à Patrick SONREL à la présidence du CASA.  Et avec lui redémarre les manifestations aériennes, comme le 16 et 17 mai de la même année, sous un soleil généreux qui attira plus d’un millier de visiteurs venant admirer les avions de collections pour les 55 ans du CASA.DSC_9497.resized

 

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