Jusqu’à maintenant la météo avait été parfaite pour du vol VFR (pilotage à vue en dehors des nuages). En ce 5ième jour de voyage, ce n’est plus le cas. Une perturbation arrive sur l’Europe et allait se développer en fin de matinée. Elle se situera en plein sur la route qui nous mène à Texel, une île frisonne des Pays-Bas. Si nous attendons trop pour partir, nous serons sûrement coincés 2 jours à Copenhague. SI nous partons tôt, nous devrions pouvoir passer la perturbation avant qu’elle ne se développe. Mais encore faut-il pouvoir passer. Après une analyse minutieuse des cartes météo, il parait raisonnable de tenter le coup. Comme nous irons au-devant de la perturbation, il sera toujours possible de faire demi-tour, venir se poser à Wilhemhaven, terrain que maintenant nous connaissons et attendre que la perturbation passe, avant de repartir.
Nous nous levons tôt ce matin. Tout s’enchaine rapidement : petit-déjeuner, train pour Roskilde, passage à la caisse pour payer notre redevance. Mise en route à 9h. Après le départ, nous passons au-dessus de quelques nuages. Entre ciel et nuages, le temps semble comme arrêté. Nous traversons le nord de l’Allemagne et suivons le même itinéraire qu’à l’aller. La perturbation arrive face à nous. Dès qu’un signal 4G est capté, nous réactualisons les infos météo : METAR, TAF, carte radar des pluies. Quelques gouttes de pluie sur la verrière, mais nous voyons toujours l’horizon. Passera ? Passera pas ? Il s’avère que comme prévu, nous avons de la place pour passer entre les grains isolés. Juste derrière, le temps est bien dégagé, nous descendons à 1500ft et nous profitons une nouvelle fois des îles frisonnes. L’analyse météo de Nicolas s’est avérée très pertinente. Félicitations !
A notre arrivée à Texel, nous faisons le plein de l’avion et éloignons rapidement celui-ci juste avant qu’un hélicoptère de la police locale mette en route à côté de la pompe. Ensuite nous sommes placés sur l’immense parking en herbe du terrain par une petite Renault Twizy en guise de « follow me ». Notre DR400 est seul sur ce parking. Cela ne va pas durer car le lendemain il y a LE fly-in des Pays-Bas avec 150 avions attendus !
Nous montons à la tour pour payer l’essence, la taxe et en profitons pour demander s’il est facile d’aller en ville depuis le terrain, ainsi que des infos pour se loger. Les agents AFIS échangent entre eux un regard avec des yeux grands ouverts, signe d’une interrogation mutuelle. Nous sommes le dernier week-end de la haute saison sur l’île. A priori ce n’est pas gagné d’avance pour trouver une chambre de libre. Heureusement, l’un d’entre eux fait quelques recherches sur le net et nous sélectionne des hôtels. Reste le moyen de transport pour se rendre à De Koog. C’est toujours pareil. Vu d’avion, le village semblait très proche du terrain. Une fois au sol, c’est 4,5 km à parcourir pour s’y rendre. L’agent AFIS qui s’avère aussi être le directeur de l’aérodrome, après un court moment de réflexion, se propose gentiment de nous conduire aux hôtels, jusqu’à ce que l’on trouve une chambre de libre. La chance étant avec nous, le premier hôtel où il nous dépose est le bon et nous le remercions chaleureusement pour l’aide qu’il nous a apportée sur sa pause déjeuner.
Nous avons tout l’après-midi devant nous. Ainsi nous pouvons prendre le temps de déjeuner en ville, nous balader à pied, puis parcourir l’île à vélo.
Le soir, après une dernière promenade au soleil couchant sur la plage, c’est bien fatigué, mais content, que nous préparons le vol du lendemain à destination de Saint André.