Jour 2 : Friedrichshafen – Vienne
La nuit fut bonne malgré une isolation phonique quelque peu insuffisante. Ce matin, l’heure est venue de quitter l’Allemagne pour rejoindre l’Autriche. Une rapide vérification de la météo confirme que le trajet est possible, même si le ciel restera couvert.
Après avoir grignoté les derniers gâteaux au fond des sacs, les affaires sont rangées, et la deuxième journée du périple commence.
La gare est à deux pas de l’hôtel, et en moins de 20 minutes, nous sommes à l’aéroport. Depuis la salle de préparation des vols, les conditions météorologiques sont réévaluées, le plan de vol est déposé, et nous notons l’application dédiée pour la redevance d’atterrissage que nous règlerons plus tard.
Nous pouvons alors nous diriger côté piste, mais le passage par le contrôle de sécurité est nécessaire. Bien qu’aucun vol commercial ne soit prévu à ce moment-là, une dizaine d’agents de sécurité sont prêts pour le prochain départ. La situation devient presque comique lorsqu’il faut remettre les ceintures et ranger nos sacs sous le regard de cette foule qui attend, bras croisés.
Un van est prêt pour nous conduire jusqu’à l’avion.
Une fois arrivé, les vérifications du niveau d’huile, la purge, la prévol et le chargement de l’avion s’enchaînent laissant ainsi le temps d’atteindre l’heure de préavis réglementaire entre le dépôt du plan de vol et son ouverture par les services du contrôle aérien.
La veille, l’atterrissage s’était fait depuis le lac, et ce matin, le décollage se fera dans la direction du lac tout en survolant la ville. L’environnement diffère de celui de Saint-André. Après l’envol, la montée se poursuit vers l’Est, avec un passage par Lindau, une ville au charme authentique, située sur une île portant le même nom.
Cependant, il ne faut pas se laisser distraire par ce beau spectacle, car la météo se montre rapidement capricieuse dès les premiers reliefs. Passer en dessous semble trop risqué, il faut donc gagner en altitude en tournant autour de Lindau. Finalement, le vol se déroule au-dessus d’une mer de nuages pendant près d’une heure et demie, avec pour toile de fond les montagnes du nord des Alpes.
Le trafic aérien est très calme en ce mardi matin dans l’espace aérien de Langen Information. Ce silence radio, combiné à cette mer de coton, donne l’impression que le temps est suspendu. Quel privilège !
Ce calme est soudainement interrompu par le contrôle allemand, qui nous invite à contacter Salzburg, marquant ainsi notre entrée en Autriche. Nous sommes 3 avions sur la fréquence dont 2 vols commerciaux. Pour ne pas perturber les procédures aux instruments, le contrôleur nous demande de descendre un peu, mais la mer de nuages persiste. « Unable due to weather » (impossible en raison de la météo), répliquons-nous. Le contrôleur, pragmatique, donne alors quelques caps pour assurer les séparations, une efficacité qui nous aura fait perdre seulement 3 minutes.
En avançant à travers l’Autriche, le ciel finit par se dégager. Dans la perspective de percées nuageuses de plus en plus fréquentes, des pâturages verdoyants et des fermes typiques de la Haute-Autriche, les Vierkanthof, s’offrent à nous.
Linz, troisième ville d’Autriche en termes de population, est visible sous l’aile gauche, avec une météo désormais clémente. Le relief s’estompe progressivement, nous atteignons la partie la plus orientale des Alpes, et Vienne se dessine dans un sfumato. L’escale se fera à l’aérodrome de Voslau, situé à 30 kilomètres au sud de Vienne.
Contrairement aux habituels tours de piste français, ici, il existe de nombreux points et itinéraires à suivre selon la piste en service. Par précaution, chaque point est annoncé à l’AFIS, qui daigne répondre à la fin… Finalement, ce n’était pas si compliqué !
L’objectif est atteint, nous n’irons pas plus à l’Est
essence Vienne
parking Vienne
Comme en Allemagne, la taxe se réglera en ligne, permettant de passer sans aucune contrainte administrative. Quelle simplicité !
Ce qui est devenu avec le temps une tradition, chaque voyage entrepris inclut un « trail », une marche dynamique de quelques kilomètres pour rejoindre un transport en commun ou encore un hôtel. Lorsque l’agent d’escale indique que le RER local se trouve à 20 minutes de marche, il esquisse un sourire en apprenant qu’un taxi ne sera pas nécessaire pour nos jambes.
Sous un soleil éclatant, l’équipage, plein d’entrain, commence la marche. L’arrivée à la gare, après 25 minutes (2,5 km), apporte un certain soulagement.
Le temps passé dans les transports permet de trouver un hôtel en ville, situé près de la gare dans au voisinage du centre-ville de Vienne. Nous expérimentons un check-in automatique comme la veille (mais où sont passés les humains ?) avec un code à 4 chiffres à saisir sur la poignée de la porte de la chambre.
Oups… Une erreur semble avoir été commise en entrant dans la chambre, quelqu’un vient à peine de partir. En effet, la chambre n’a pas été faite depuis le départ du précédent occupant le matin même. Trois étages plus bas, un gestionnaire de l’hôtel (un humain !) croisé dans les couloirs, nous attribue une chambre voisine. Lits superposés, draps propres, parfait !
Une bonne douche et il est temps de découvrir la capitale viennoise. Les conditions idéales rendent la balade très plaisante à travers les rues animées.
En bonus, une agréable surprise se trouve sur le parvis de l’hôtel de ville, où un écran géant est dressé face à des bancs. Durant l’été, les Viennois peuvent assister à des projections en plein air à l’occasion du Festival du Film musical. Plus loin, des restaurants itinérants offrent une cuisine du monde entier, créant une ambiance estivale électro qui contraste de manière enjouée avec le caractère classique de la ville.
Une belle façon de conclure la journée !