Jour 1 : Saint André – Dijon – Friedrichshafen
Après un week-end marquant les 80 ans de la libération de Saint André et accueillant près de 4000 visiteurs, l’aérodrome semble bien vide en ce lundi 19 août 2024. Les avions se reposent dans le hangar, les dernières barrières sont prêtes à être récupérées et nous nous retrouvons seuls sur le terrain.
Grâce à une organisation soigneusement élaborée au fil des voyages, l’avion est préparé en deux temps trois mouvements (essence, chargement, visite prévol et documentation). L’étude de la météo indique que le passage du Morvan et du Jura se fera parmi quelques nuages. Il est temps de décoller !
Le départ se déroule tranquillement sous une belle météo jusqu’au Morvan, où quelques nuages accrochent les premiers reliefs (qui paraitront bien dérisoires au retour du voyage…). À l’approche de Dijon, le ciel se dégage, permettant un premier arrêt technique pour ravitailler l’avion et les pilotes, déposer le plan de vol et passer à la douane… Vous avez dit douane ?
Bien que les espaces Schengen permettent une libre circulation entre pays membres, un subtil NOTAM (information temporaire) nous informe qu’un préavis de 8 heures est nécessaire pour contacter les douaniers avant un passage de frontière, même au sein des espaces concernés. La veille, Franck avait envoyé un mail pour obtenir plus d’informations, resté sans réponse, et le numéro de téléphone indiqué sur la carte VAC s’avère inopérant…
Surpris, nous partageons notre interrogation avec l’agent d’accueil de l’aéroport de Dijon, qui confirme que d’autres pilotes ont également été pris de court. L’état d’urgence régulièrement prolongé permet en effet à chaque préfet d’imposer certaines mesures, y compris un contrôle douanier pour tout type d’appareil volant.
Que faire ? Revenir sur nos pas ? Passer la journée à Dijon ? Tenter de passer sans prévenir ? Une vérification montre que cela pourrait nous valoir une amende, et la douane dijonnaise est réputée plus « piquante » que sa moutarde… Finalement, après un échange téléphonique avec un douanier facilité par l’agent d’accueil, l’aéroport enverra un scan de nos passeports, et nous obtenons le laissez-passer par téléphone.
Soulagés, nous reprenons notre route vers l’Allemagne. La météo reste favorable, bien que quelques nuages soient rencontrés au passage du Jura. Les premières montagnes apparaissent déjà, avec le Mont Blanc bien visible ! En passant le Jura, nous contactons Genève Information et échangeons encore en français.
Le survol du lac de Neuchâtel puis de Bienne sous un grand soleil est un vrai plaisir. Le passage avec Zurich Information marque la fin de la zone francophone, le reste du voyage se poursuivra en anglais. Le Nord de la Suisse, plutôt plat, nous permet de longer le Rhin (sur notre gauche) et de passer au Nord de Zurich (sur notre droite).
L’étape se termine par le survol de la ville de Constance en Allemagne, située au bord du lac du même nom. Friedrichshafen, également au bord du lac, se révèle facile à localiser. Seuls dans le ciel, nous avons quartier libre pour atterrir sur la piste 06 bordée par un Zeppelin accroché à un câble.
La fin de la journée offre un moment de détente avec un coucher de soleil au bord du lac. Nous profitons d’un dîner peu copieux mais agréable (le dessert fut le bienvenu). C’est ainsi que s’achève cette première journée qui ouvre ce tour des Alpes.