Préparation du voyage
L’objectif de voyage défini entre Nicolas, Franck et Jean-Michel, était de découvrir les côtes de l’Irlande, puis le nord de L’Ecosse jusqu’aux Orcades, et enfin un retour par l’Angleterre. Cet objectif nécessitait une préparation soigneuse ; le trajet à travers l’Irlande paraissait particulièrement contraint par le faible nombre de terrains où il était possible d’avitailler en AVGAS. Comme à l’accoutumée, Franck avait rassemblé toutes les cartes, radar, aérodromes, fréquences dès le mois d’avril. Il a également fallu se plier à la nouvelle démarche ETApour voyager au Royaume Uni.
A la mi-mai, Nicolas nous a signalé qu’il ne pourrait finalement pas participer à ce voyage.
A la même date, nous nous sommes intéressés à la météo. Les prévisions à 15 jours identifiaient une dépression entre l’Irlande et le Groenland, amenant nuages et pluies sur le nord des îles Britanniques. Lors de points téléphoniques quasi quotidiens, nous avons suivi l’évolution de la météo. Deux jours avant la date prévue pour le départ, il a fallu se rendre à l’évidence, les conditions de vol VFR ne seraient pas au rendez-vous pour cette destination. Après un bref échange, nous décidons que comme le beau temps se maintient sur le sud, il faut en profiter. Nous convergeons rapidement sur la Corse, comme choix de destination, avec la possibilité d’élargir vers d’autres îles avoisinantes.
Saint-André à Gap avec escale à Roanne – 8 juin
Le temps en Normandie en ce début de weekend est un peu capricieux, nous décalons le départ au Dimanche 8. Nous nous rendons au CASA le samedi en fin d’après-midi pour préparer l’avion : gilets de sauvetage, caisse à outils, bidon d’huile avec les entonnoirs jetables, le matériel d’arrimage. Nous croisons l’équipage de KR qui en vol à destination de Caen, a décidé de faire demi-tour à cause de la météo. Un peu plus tard, une grosse averse fait résonner le toit du hangar.
Le TAF prévoit encore un plafond bas le matin ; rendez-vous est pris pour le lendemain à 9h au CASA. Sur place, nous refaisons un point météo, et décidons d’attendre que les conditions s’améliorent. Il faut rappeler nos épouses qui sont reparties avec les voitures !
Le point météo de 13h sera le bon. Nous finissons le chargement de l’avion. Jean-Michel qui pilotera de Saint-André à Roanne, fait la prévol. A 14h, nous décollons de Saint-André.

Le vol est simple jusqu’à Roanne, en veillant à ne pas rentrer dans les zones autour des centrales nucléaires sur la Loire. A Roanne, on surveille l’activité planeur à proximité du tour de piste. Après avoir avitaillé, on est accueilli par un jeune stagiaire pour régler les formalités.
Franck prend les commandes pour décoller en direction de Gap. Il est maintenant nécessaire de prendre de l’altitude pour franchir les collines autour de Saint-Etienne, puis traverser le Rhône au niveau de Valence et s’engager vers les Alpes.

Nous allons passer au sud du massif du Vercors et au nord des Baronnies. A 6000 ft, nous sommes juste au-dessus du relief. Nous arrivons à Tallard par le sud et il faut rapidement perdre de l’altitude. L’avion est bien secoué au passage de la dernière crête. La liaison avec l’AFIS de Tallard n’est pas nette et il faut attendre d’être dans la vallée pour communiquer ; on apprend qu’il y a une patrouille de 2 appareils qui décolle et s’engage dans la vallée. Nous restons bien sur la droite et voyons la patrouille monter sur notre gauche. Nous sommes autorisés en longue finale piste 02. Nous sommes un peu haut, et il faut augmenter la pente. Cela est assez agité dans cette vallée encaissée car il fait chaud. Franck stabilise l’approche et nous nous posons sans encombre. Après avoir avitaillé, nous poussons le CUB jusqu’au parking proche. Un groupe d’une vingtaine de parachutistes est en train d’atterrir à quelques dizaines de mètres.

Après avoir sécurisé l’avion pour la nuit, on trouve un endroit à l’ombre pour chercher un logement. Tallard s’avère être le centre d’une activé aéronautique important, principalement autour du parachutisme, aves ses écoles, ses fabricants de matériels, mais aussi sa soufflerie. On trouve à proximité un hôtel qui nous propose un studio. Sur les conseils avisés de la réceptionniste, qui est originaire de Louviers, nous nous faisons livrer des pizzas, car les restaurants sont fermés ce dimanche soir. En attendant Franck profite de la piscine.
Nous découvrons les environs lors d’une marche digestive. Un sentier le long de l’aérodrome conduit vers le château fort de Tallard.

Nous ne rentrons pas trop tard car il faut préparer le vol du lendemain et rien n’est fixé. Nous analysons plusieurs scénarios, et retenons d’aller en Corse avec une sortie à l’île d’Elbe. Ayant fait cette étape dans le sud de la France, il est possible de rejoindre directement l’île d’Elbe. Le retour se faisant par la Corse, nous limiterons la durée du retour vers Saint-André.
La préparation du vol est assez longue car il faut traverser les zones du sud-est, avec une précaution particulière car il y a en ce moment la conférence internationale sur les océans à Nice. De plus il faut déposer un plan de vol pour le transit maritime et le passage de frontière.
Nous regardons les vidéos proposées sur le site de l’aéroport de Marina di Campo sur les particularités du décollage piste 34 et atterrissage piste 16. Il faut en effet cheminer à travers un col.