Dans la série des sorties proposées par Franck, celle du jour nous amène à Guernesey, enfin… Jersey,
bref, vous allez comprendre !
Ce Samedi 27 Mai, 6 pilotes se sont portés volontaires pour passer la journée à bord de F-GCUB et de F-GEKN. Tout était prêt le Jour J : répartition des équipages et rôle de chacun, les navigations, les NOTAMs, les GAR (General Aviation Report) etc. Même la météo était en notre faveur malgré un vent marqué. Une journée sans accroc en perspective me direz-vous ! C’était sans compter sur un mail que Franck allait recevoir le matin-même. Moule pas fraîche, soirée trop arrosée ? Le mystère reste entier mais toujours est-il que l’aéroport de Guernesey nous informe qu’en raison de « personnels malades », ils ne pourraient nous accueillir aujourd’hui. Plan B : Jersey ? Plus au sud et moins exposé au vent, on tente le coup. Les GAR sont envoyés à l’aéroclub de Jersey qui s’occupe du handling et les PDV (plans de vol) par téléphone au BRIA de Bordeaux. Le temps avance, il faut que l’on mette en route !
En chemin entre St André et Deauville (où nous devons transiter pour dédouaner), nous nous rendons compte que nous n’allons jamais pouvoir tenir l’horaire de départ du PDV. On négocie alors avec le contrôleur de Deauville qui se charge de modifier le créneau. L’heure de mise en route passe de 07:15 UTC à 08:00 UTC. L’arrivée à Deauville se passe très bien (malgré une remise des gaz pour UB due à une séparation, avec KN qui le précédait, trop juste). Une fois tout le monde au sol, nous nous rendons au bureau pour régler notre taxe d’atterrissage et formaliser avec la douane. L’île de Jersey est à portée de main… Seulement, deuxième mail du matin pour Franck, cette fois-ci de l’aéroclub de Jersey qui demande de remplir un formulaire en plus du GAR (car Jersey fonctionne différemment de Guernesey…ces sacrés anglais!). Bien sûr, il n’est pas question pour le club de Jersey de nous mettre en pièce jointe le document à remplir. Allons à sa recherche ! Il s’agit du STATES OF JERSEY CUSTOMS & IMMIGRATION SERVICE GENERAL DECLARATION, sounds good, isn’t it ? Nous nous sommes mis dans le hall du terminal pour avoir plus d’espace et profiter du Wifi afin d’exécuter ce que les britanniques nous demandent. Il aura fallut trouver entre temps une astuce pour éditer le document suite de quoi la session de Wifi (20minutes par connexion) nous lâche au moment d’envoyer les formulaires. Un vrai régal ! Accessoirement, le temps continu d’avancer ; en parallèle, on rappel le BRIA pour repousser une seconde fois l’heure de mise en route (09:00 UTC). Quelle complexité et perte de temps pour si peu !
C’est après un dernier appel avec Jersey pour confirmer que la déclaration que nous venions d’envoyer était la bonne, que avons pu nous rediriger vers les avions qui nous attendaient au soleil.
L’itinéraire pour rejoindre Jersey est assez simple : plages du débarquement jusqu’à la rade de la Capelle, puis cap Ouest Sud-Ouest pour couper la péninsule du Cotentin et démarrer une traversée de 16 nautiques (30 km) depuis St Germain. De l’autre côté, arrivée via Seymour Tower (nouveau nom du point encore noté “South East corner” sur la carte). Le reste se fait le long de la côte Sud de Jersey avec une vue imprenable sur St Helier, capitale de l’île, jusqu’à Corbière qui marque le début d’une très large base main droite pour la piste 08.
La météo est optimale et la vue sur les côtes normandes (que l’on connaît par cœur mais dont on ne se lasse jamais) est plaisante. Certes les gilets de sauvetage nous gênent, mais ils n’en restent pas moins indispensables car durant la traversée maritime, nous allons être au-delà de la distance en vol plané nécessaire pour rejoindre la terre la plus proche.
Ce jour-là, la TMA de Deauville était inactive, nous avons donc contacté Rennes info après avoir quitté Deauville Tour. Rien ne spécial ne se passe dans l’espace aérien des plages du débarquement jusqu’au Cotentin. Très vite, nous sommes basculé avec Jersey Approche avant même d’arriver sur St Germain. C’est là où la partie intéressante commence car en effet à partir de maintenant, la radio se fait en anglais, “in english please !”. Les contrôleurs anglais sont plutôt patients et bienveillants, ils ont l’habitude des trafics VFR français pour qui ce genre d’exercice n’est pas forcément des plus simple.