Nous retrouvons Nicolas et Franck pour la suite du récit de leur sortie club 2002 : «
Après une bonne nuit de repos, nous voilà repartis pour un vol d’environ 3 heures à destination de Göteborg. Mais avant de monter dans l’avion, il nous faut prendre le taxi pour nous rendre à l’aéroport. Direction « Jade Weser airport ». Le taxi roule dans les rues calmes de la ville qui s’éveille doucement, face au soleil levant. Face au soleil ? Ah, là il y a quelque chose qui ne va pas. C’est l’avantage d’être pilote. En général, on sait s’orienter. On repère assez vite dans quelle direction on va. Dans le cas présent, l’aéroport est dans la direction opposée. Après un échange difficile entre le chauffeur qui ne parle pas anglais et nous qui ne parlons pas allemand, il s’avère que le chauffeur a compris le « port » au lieu de « l’aéroport ». Comme quoi, il n’y a pas que le jour de l’examen de passage de la « Qualif Anglais » qu’il faut avoir une bonne prononciation. Qu’à cela ne tienne, nous bénéficions d’un petit tour dans cette ville effectivement très tournée vers la mer.
Une fois sur place, dépose du plan de vol (PDV). Un rituel qui sera chaque jour de l’aventure. Cependant, le site de la DFS (équivalent du SIA français en Allemagne) refuse catégoriquement d’enregistrer notre route. Après plusieurs tentatives, Nicolas monte à la tour pour résoudre cette difficulté avec l’aide de l’agent AFIS. De suite, l’AFIS lui tend le téléphone et c’est par téléphone que le PDV est déposé. Comme quoi, les échanges humains il n’y a pas mieux et au passage cela permet d’avoir une vue imprenable sur le tarmac.
La mise en route est prévue pour 10h30 , ce qui nous laisse du temps pour préparer l’avion et briefer le départ.
Après l’envol, cap au nord-est. Nous survolons des paysages très plats, en prenant soin de contourner les villes industrielles, le tout agrémenté de beaucoup d’éoliennes. Il y en avait partout jusqu’à la frontière danoise. Passé la frontière, les champs d’éoliennes se sont arrêtés net. Certainement pas la même politique environnementale ou fiscale entre l’Allemagne et le Danemark.
Nous longeons maintenant la côte est du Danemark jusqu’au travers d’Aalborg. Dans cette zone, les contrôleurs aériens voient très large. C’est-à-dire que nous sommes loin de leur TMA (zone de contrôle), mais qu’à cela ne tienne ils préfèrent que nous soyons en contact avec eux plutôt qu’avec Copenhagen Info. Pourquoi pas et puis c’est rassurant de savoir qu’ils nous surveillent et peuvent nous aider en cas de problème.
Le moment est venu de traverser le Kattegat qui est la partie de la mer Baltique entre le Danemark et la Suède. En prévision d’une éventuelle panne de moteur, qui fort heureusement n’arrivera pas, nous montons au FL55 (environ 1800 m). Si la panne survient en plein milieu de la traversée, ce ne sera pas assez haut pour pouvoir planer jusqu’à la côte, mais néanmoins, nous pouvons rejoindre la côte en planant pendant la majeure partie de la traversée, d’autant que nous passons à la verticale de l’île de Læsø, dotée d’un terrain où se poser
Avec la météo très claire que nous avons, la côte suédoise est déjà en vue. L’approche du terrain de Göteborg Save (ESGP) est simple : le point d’entrée Hjuvik, puis une semi-directe pour la piste 01. Cela nous permet d’admirer les îles de la côte, leurs maisons rouges posées sur la roche avec au-loin la ville de Göteborg.
Une fois au sol, nous faisons le plein d’essence et laissons pour la nuit notre DR400 auprès d’un magnifique SR20.
Göteborg Save est l’aéroport secondaire de la ville. Un bus passe environ toutes les heures et nous avons de la chance, le prochain est dans 10mn. Partant du terminus, nous sommes les 2 seuls passagers, mais à l’arrêt suivant c’est une vingtaine d’enfants, finissant leur journée d’école, qui monte joyeusement dans le bus. Ils sont quasiment tous blonds. Pas de doute, nous sommes en Suède.
Après une petite heure de transport en commun, nous sommes rendus en ville et prenons possession de notre chambre. Une douche et nous partons nous balader en centre-ville le restant de l’après-midi.
Le soir, même bilan que la veille, avec l’analyse de la météo du lendemain. Toujours une belle météo prévue, excepté sur l’ouest de la Norvège. Nous avons réservé 2 nuits à Göteborg, initialement pour nous reposer avec une journée sans vol. Cependant, Oslo et toute sa région est accessible et ceci pour seulement 1h15 de vol. La tentation est grande de pousser jusqu’en Norvège. Après discussion entre les équipages, nous décidons de faire un aller/retour à Sandefjord Torp (ENTO). Sans plus attendre, la route est tracée avec l’aide du logiciel de navigation sur l’Ipad, puis reportée sur les cartes papiers, les zones traversées identifiées ainsi que les fréquences radio à utiliser, les NOTAM pris en compte. Un log de navigation est écrit. Tout est prêt pour le lendemain. »
On retrouve prochainement nos aventuriers dans le jour 3 de leur voyage, à suivre…